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Caractérisation de l'effet antifongique du peptide antimicrobien ETD151 sur Aspergillus fumigatus

Dernière mise à jour 25.07.2023 à 15h25

Axe de recherche : Infection Délégation territoriale : Île de France Domaine de recherche : Recherche fondamentale

Porteur du projet : Juliette GUITARD

Centre de Recherche St Antoine- Sorbonne Université/INSERM, UMRS_938-UPMC/INSERM

Contexte : 
La mucoviscidose est caractérisée par une succession d'infections bronchiques principalement bactériennes. Des microorganismes fongiques peuvent également être retrouvés dans les expectorations des patients. Ainsi 60 % des patients sont infectés par A. fumigatus, dont la présence est à l’origine de complications parfois sévères entrainant une diminution progressive des performances respiratoires. Le traitement des infections fongiques repose sur l’administration d’antifongiques, cependant peu de molécules sont disponibles. Leur administration au long cours peut favoriser l’apparition de résistance compliquant la prise en charge des patients. De nouvelles approches thérapeutiques sont hautement souhaitées. Les peptides antimicrobiens sont une option innovante dans ce contexte. Ces molécules synthétisées par différents micro-organismes et très bien tolérées, agissent très rapidement et très peu de mécanismes de résistance sont décrits.

Objectifs :
L'analogue d'un peptide anti-microbien (PAM), ETD151, issu d’insecte, a été identifié comme très actif sur un champignon phytopathogène par l'équipe du Dr P. Bulet (Université Grenoble Alpes, Grenoble-Archamps). Nos premiers résultats, menés par notre équipe, ont permis de confirmer son activité antifongique vis-à-vis d’Aspergillus fumigatus, un champignon fréquemment isolé dans les expectorations des patients atteints de mucoviscidose et responsable de complications respiratoires sévères. L’objectif principal de ce projet est d’analyser l’activité de ce peptide vis-à-vis d’A. fumigatus dans des études in vitro, en présence de cellules épithéliales bronchiques isolées de patients atteints de mucoviscidose, notamment en condition de biofilm, forme la plus souvent rencontrée chez ces patients.

Perspectives :
L'ensemble de ce travail pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. Nos données vont permettre d'identifier l'intérêt de ETD151 dans la lutte contre A. fumigatus en situation de biofilm, situation qui est fréquemment associée à des échecs thérapeutiques. Cette efficacité au stade de colonisation pourrait prévenir la survenue de complications fongiques ultérieures comme les manifestations allergiques ou les infections cliniques. L’utilisation de ce peptide pourrait se révéler une perspective intéressante dans le traitement d’autres pathogènes fongiques impliqués dans les colonisations bronchiques de patients atteints de mucoviscidose mais également pour le traitement des souches fongiques résistantes aux dérivés azolés. Enfin, nous faisons l’hypothèse que l’altération du biofilm fongique par ETD151 permettra un accès plus facile des antibiotiques aux bactéries qui composent avec le champignon un biofilm mixte, améliorant ainsi le traitement des infections bactériennes.