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Vaincre la Mucoviscidose soutient un consortium de recherche pour les patients ne pouvant pas bénéficier des modulateurs de CFTR

Di-T-CAP, le Dispositif de financement de la recherche complémentaire à l’appel à projets scientifiques, lancé en juillet 2022 par Vaincre la Mucoviscidose poursuit son déploiement avec la mise en place et le financement du premier consortium d’équipes de recherche.

Dernière mise à jour 02.03.2023 à 11h45

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Un dispositif innovant
L’objectif ambitieux de Di-T-CAP est d’impulser la formation de consortia autour de nouveaux projets de recherche pour fournir des solutions innovantes aux patients ne pouvant pas bénéficier des modulateurs de CFTR. La nouveauté de ce dispositif Di-T-CAP réside dans le fait que les chercheurs ne proposent pas leur projet dans le cadre d’un appel à projets, mais répondent à une commande spécifique de Vaincre la Mucoviscidose. De son côté, l’association s’engage à les accompagner pendant toute la durée des projets de recherche.  

Le 1er consortium piloté par Fabrice Lejeune
Le projet élaboré par le 1er consortium, piloté par le Dr. Fabrice Lejeune, porte sur les « Nouvelles pistes de recherche pour corriger les altérations moléculaires de patients présentant un profil génétique rare (incluant des mutations stop et/ou d’épissage), non éligibles aux modulateurs de CFTR ». 

Ce consortium est composé de 5 équipes aux expertises complémentaires et déjà fortement impliquées dans la recherche en mucoviscidose :

  • Fabrice Lejeune : institut ONCOLille, laboratoire CANTHER, INSERM U1277, CNRS UMR9020 (Lille)
  • Magali Cadars : laboratoire PhyMedExp, université de Montpellier, INSERM U1046, CNRS UMR9214 (Montpellier)
  •  Alexandre Hinzpeter et Isabelle Sermet-Gaudelus : Institut Necker Enfants Malades, INSERM U1151 (Paris)
  • Frédéric Becq : laboratoire PRéTI, université de Poitiers UR 24184 (Poitiers)
  • Pascale Fanen : Institut Mondor de Recherche Biomédicale, GEIC2O, INSERM U955, Faculté de Santé (Créteil).

Focus sur les mutations stop et les mutations d’épissage
Le projet du consortium vise à évaluer différentes approches thérapeutiques adaptées aux mutations stop (ou non-sens) et aux mutations d’épissage ne pouvant bénéficier des traitements actuels. Les mutations stop conduisent à l’apparition d'un message d'arrêt prématuré (codon stop) de la synthèse de la protéine, empêchant ainsi la fabrication de la protéine. L’épissage, quant à lui, est un mécanisme de maturation de l'ARN. Les mutations d’épissage perturbent ce processus et conduisent à une modification du message indispensable à la production de la protéine CFTR.  
La 1re stratégie, spécifique aux mutations non-sens, consiste à identifier et tester des molécules, dites inductrices de translecture, qui permettent de forcer le passage du codon stop prématuré et ainsi la synthèse d'une protéine complète, au moins partiellement fonctionnelle.
La 2e approche consiste à utiliser des courtes séquences d’ADN, appelées oligonucléotides anti-sens, se liant de façon spécifique à l’ARN codant CFTR (copie de l’information génétique utilisée pour la fabrication de la protéine) afin d’en modifier sa lecture et ainsi corriger l’anomalie. Cette stratégie est adaptée aux mutations d’épissage, mais peut aussi être appliquée à certaines mutations non-sens.
La dernière approche, adaptée aux deux catégories de mutations, est l’édition du génome. Elle consiste à utiliser des outils ayant une action très précise et fine pour corriger les anomalies génétiques au niveau du gène CFTR.
Ce projet devrait permettre de déterminer les approches thérapeutiques les plus efficaces pouvant conduire à plus long terme au développement d’un ou plusieurs nouveaux traitements pour enrichir l’arsenal thérapeutique.

Un projet solide, ambitieux et original
Le projet a été évalué par le comité de suivi, accompagnant le consortium depuis sa formation, et des experts externes internationaux qui ont relevé sa qualité scientifique et salué son ambition et la pertinence des approches proposées. Les compétences pointues et complémentaires de chaque équipe, ainsi que la synergie entre elles permettront de mener à bien le projet.
 
Au regard de l’intérêt majeur de ce projet, le Conseil d’administration de Vaincre la Mucoviscidose a décidé le 4 février dernier de soutenir pour la première année les 5 équipes de recherche à hauteur de 476 000 euros et s’est engagé à un financement d’une durée totale de 3 ans.

Prochaines étapes
Le projet du 2e consortium, porté par le Dr. Antoine Roux sur la prévention et le traitement du rejet du greffon pulmonaire, est quant à lui en cours d’élaboration et sera présenté prochainement au Conseil d’administration de l’association

Crédits photo : © gorodenkoff – istockphoto.com