Sexo-Muco - Etude multicentrique, mixte quantitative et qualitative étudiant la sexualité sous Kaftrio® dans ses dimensions bio-psychosociales

Porteur du projet : Asma FARES

Contexte :
La sexualité des personnes atteintes de mucoviscidose reste un sujet peu exploré par les études scientifiques. Jusqu’à présent, les recherches se sont surtout concentrées sur la fertilité, laissant de côté d’autres aspects essentiels comme les difficultés sexuelles, l’aspect psychologique ou encore relationnel de la vie affective et intime.
Avec l’arrivée de nouveaux traitements modulateurs de la protéines CFTR comme le Kaftrio®, des hypothèses sur leurs effets sur la sexualité ont été avancées par plusieurs chercheurs. Certains pensent qu’ils pourraient améliorer certains aspects biologiques, comme la fertilité (grossesses), la diminution de la toux ou des infections génitales. Chez les hommes, il pourrait y avoir une baisse de testostérone, mais on manque encore d’informations. En revanche, on ne sait presque rien sur l’impact de ces traitements sur le bien-être émotionnel et la vie de couple des malades, ni en France ni ailleurs.
L’étude Sexo-Muco cherche à mieux comprendre comment est vécue la sexualité avec le médicament Kaftrio®, en prenant en compte toutes les expériences vécues par les malades, qu’elles soient positives ou négatives.

Objectifs :
L’OBJECTIF PRINCIPAL de l’étude Sexo-Muco est de décrire le vécu de la sexualité par les adultes atteints de mucoviscidose et traités par Kaftrio®. 
Toutes les expériences vécues par les malades de la sexualité sous Kaftrio® seront considérées, qu’elles soient positives ou négatives. 

LES OBJECTIFS SECONDAIRES sont de :

• Comparer la nature et la fréquence de ces expériences liées au Kaftrio® entre les sexes et les sous-groupes d’âges (afin d’identifier de potentiels sous-groupes d’âges et de sexe avec des besoins spécifiques, qui pourraient conduire à mettre en place des solutions spécifiques au sein des centres spécialisés CRCM pour y répondre). 
• Identifier les stratégies et techniques adoptées par les malades pour remédier aux éventuelles expériences négatives identifiées, dont les recours des malades aux services de santé. 
• Identifier les besoins de soutien et d’accompagnement associés à ces expériences et exprimés par les malades, ainsi que les préférences des malades concernant leur mise en œuvre.

Perspectives :
Avec l’extension du traitement Kaftrio® à plus de 90 % des patients atteints de mucoviscidose, la qualité de vie devrait s’améliorer, et avec elle, les préoccupations liées à la sexualité. Pourtant, ce sujet reste peu abordé dans les soins. L’étude Sexo-Muco cherche à mieux comprendre l’impact du traitement sur la vie intime des patients pour aider les centres spécialisés (CRCM) à mieux intégrer la santé sexuelle dans l’accompagnement des malades.

Aujourd’hui, plusieurs obstacles existent : manque de temps des professionnels, absence de formation sur ces sujets et perception de la sexualité comme un enjeu secondaire. Cette recherche s’appuie sur d’autres études récentes, et pourrait aider à proposer des outils d’information et de sensibilisation aux patients et aux soignants.

Enfin, les résultats de Sexo-Muco pourraient être utiles pour d’autres traitements innovants, comme ceux utilisés contre l’obésité, afin d’anticiper les effets de ces médicaments psychologiques, sur l'identité et la vie sociale des patients.

Résultats obtenus :
Aucune étude n'a été financée sur ce sujet précédemment à notre connaissance par Vaincre la Mucoviscidose. Une étude sur la sexualité des femmes malades de mucoviscidose publiée en 2024 a été financée par une autre association. Mais 6% des femmes interrogées dans cette étude étaient sous Kaftrio®, et les hommes n'étaient pas interrogées. Les résultats de cette étude ne sont donc pas extrapolables en l'état aux malades traités par Kaftrio®. 

L'étude "Revivre" financée par Vaincre la Mucoviscidose est en cours sur les difficultés psychologiques sociales liée au Kaftrio. Son objectif est de mieux comprendre le paradoxe entre l'amélioration des symptômes permise par le Kaftrio et la survenue d'un mal-être chez les malades traités (mal être rapporté par les premiers témoignages de malades, lié au bouleversement que provoque le traitement sur la vie du malade). Mais cette étude n'est pas centrée sur la vie affective et intime, qui est un sujet complexe en soi.