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Une approche chimique deux-en-un pour lutter contre Pseudomonas aeruginosa

Dernière mise à jour 26.07.2023 à 11h42

Axe de recherche : Infection Délégation territoriale : Isère Domaine de recherche : Recherche fondamentale

Porteur du projet : Olivier RENAUDET

Université Grenoble Alpes, Département de chimie moléculaire (UMR 5250)

Contexte :
Les infections et la résistance antimicrobienne sont des problèmes qui compromettent sérieusement la santé et la qualité de vie des personnes atteintes de mucoviscidose. Leur mucus anormalement épais et collant possède en effet des propriétés vis à vis des pathogènes différentes à celles d'un mucus normal. Il piège des bactéries, des virus et des champignons dans les voies respiratoires et favorisent ainsi les infections tout en offrant un environnement idéal aux germes pour former des biofilms qui les rendent plus difficiles à éliminer. Pseudomonas aeruginosa est l'un des agents pathogènes le plus important dans l'infection broncho-pulmonaire de la mucoviscidose. Le seul traitement possible est l'administration d'antibiotiques pour réduire la quantité bactérienne. Le développement de traitements alternatifs impliquant des mécanismes d'action différents de ceux des antibiotiques conventionnels présente donc un intérêt évident.

Objectifs :
Cette étude vise à développer des stratégies alternatives aux antibiotiques pour lutter contre l’infection par des souches de Pseudomonas aeruginosa multirésistantes en utilisant deux approches différentes basées sur des molécules hybrides capables d’induire : (i) un effet antiadhésif pour inhiber l'interaction de la bactérie avec les cellules hôtes épithéliales et la formation de biofilms et ainsi éviter les infections ; et (ii) un effet stimulant le système immunitaire via les anticorps présents naturellement dans le sérum humain pour favoriser la clairance bactérienne à médiation immunologique. Nous évaluerons le ciblage de nos molécules pour Pseudomonas aeruginosa, sa capacité d’inhiber l’adhésion sur les cellules pulmonaires et bronchiques humaines, la formation de biofilms et sa capacité d’induire in vitro la mort bactérienne en présence de sérum humain.

Perspectives :
Les résultats attendus ne concernent pas seulement Pseudomonas aeruginosa, notre approche pourrait en effet être étendue à d'autres pathogènes affectant également les patients atteints de mucoviscidose comme Aspergillus fumigatus ou Burkholderia cepacia. Nos composés pourraient contribuer à réduire la nécessité d'administrer des antibiotiques, soit en les remplaçant, soit en les associant, et ainsi aider à combattre l'émergence de résistances antimicrobiennes chez ces patients. Ils pourraient également être administrés en combinaison avec d'autres thérapies antimicrobiennes non conventionnelles afin d'augmenter leur efficacité. De plus, ils contribueront à améliorer la qualité et l'espérance de vie des patients atteints de mucoviscidose, notamment chez les femmes, qui ont une espérance de vie d’environ 3 à 4 ans inférieure à celle des hommes.