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Jeunes chercheurs : sept lauréats

Vaincre la Mucoviscidose a primé sept jeunes chercheurs, lors des Colloques français et européen organisés par l’association du 20 au 23 février à l’Institut Pasteur à Paris.

Dernière mise à jour 08.03.2018 à 17h15

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Chaque année, Vaincre la Mucoviscidose organise un Colloque français puis un Colloque européen de jeunes chercheurs, en collaboration avec quatre autres associations européennes de patients (Allemagne, Belgique, Italie et Pays-Bas).

Ces rendez-vous réunissent, pendant une semaine, des scientifiques âgés de moins de 40 ans (étudiants en master, doctorants et post-doctorants) œuvrant dans le champ de la mucoviscidose, mais aussi des experts du domaine, des patients et des proches. Un bon moyen de préparer la relève pour la recherche de demain et de tisser un véritable réseau collaboratif à long terme en France et en Europe.

Cette année, environ 200 personnes ont participé à l’événement. Sept prix ont été décernés à des jeunes chercheurs, quatre lors du Colloque français et trois lors du Colloque européen.

Quatre prix lors du Colloque français

Quatre prix ont été décernés lors du Colloque français de jeunes chercheurs qui s’est tenu le 20 février. Le jury, composé par des membres des instances scientifiques de Vaincre la Mucoviscidose (impliquant des chercheurs expérimentés aussi bien que des patients et parents), a primé deux communications orales et deux posters1.

Alexandra Masson, centre de ressources et de compétence de la mucoviscidose (CRCM) Necker enfants malades, Paris.
Meilleure communication orale.
Biomarqueurs2 prédictifs de la réponse à Orkambi®3 : résultats d’une étude prospective4 pédiatrique.
 
Florence Sonneville, Inserm UMR_S938, centre de recherche Saint-Antoine, Paris.
Meilleure communication orale.
Étude de la régulation du canal chlorure5 ANO1 par les microARN6 : approches fondamentale7 et thérapeutique.

Thomas Clamens, laboratoire de microbiologie, signaux et microenvironnements EA 4312, université de Rouen.
Meilleur poster.
L’hormone humaine « C-type natriuretic peptide » (CNP)8 et ses effets sur Pseudomonas aeruginosa9 : description d’une nouvelle arme potentielle pour lutter contre la formation de biofilms10 et étude du mécanisme d’action.

Mathieu De Jode, groupe interaction bactériophages-bactéries chez l'animal, Institut Pasteur, Paris.
Meilleur poster.
La synergie immunophage11 est essentielle au succès de la phagothérapie12 dans un modèle d'infection pulmonaire murin13
.

Trois prix lors du Colloque européen

Lors du Colloque européen de jeunes chercheurs qui s’est tenu du 21 au 23 février à Paris, à l’Institut Pasteur, trois prix ont été décernés. Ils récompensent les meilleures présentations de travaux (communication orale et poster). Ils distinguent aussi le participant ayant contribué de la façon la plus constructive à la richesse des échanges, c’est-à-dire le jeune chercheur ayant apporté les remarques les plus pertinentes lors des débats après la présentation de travaux.

Giulia Maule, centre de biologie intégrative (CIBIO), université de Trente, Italie.
Meilleure communication orale.
Pour ses travaux sur l’édition du génome14 pour réparer les mutations d’épissage15, dans des organoïdes16 intestinaux.

Marie-Julie Guichard, institut de recherche sur les médicaments de Louvain, université catholique de Louvain (UCL), Bruxelles, Belgique.
Meilleur poster.
Pour ses travaux fondamentaux sur une formulation “longue durée” du mucolytique (fluidifiant du mucus) dornase alfa.

Bartosz Gerard Gdaniec, unité de transplantation, service des maladies infectieuses, hôpital universitaire de Genève, département de microbiologie et de médecine moléculaire, université de Genève, Suisse.
Participation la plus contributive.

Pour mieux comprendre leurs projets de recherche

1. Un poster est un résumé affiché des travaux de recherche (contexte, méthode, résultats et conclusion). Tout comme la communication orale des travaux de recherche, il permet la discussion entre chercheurs.

2. Un biomarqueur est une caractéristique mesurable qui permet d’indiquer un processus biologique normal ou pathologique, ou une réponse à un traitement. Cela peut être par exemple le taux de sucre dans le sang.

3. Orkambi® est un nouveau traitement médicamenteux modulateur de CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator). Chez les patients atteints de mucoviscidose, la protéine CFTR est déficiente ou absente. Orkambi® est indiqué chez certains patients homozygotes de la mutation F508del, c’est-à-dire porteurs de deux copies de la mutation la plus fréquente dans la mucoviscidose.

4. Une étude prospective est une étude qui permet de suivre en temps réel une cohorte (un groupe) de patients, dans le but d’analyser certaines données.

5. Un canal chlorure (ou canal chlore) est une protéine enchassée dans la membrane des cellules. Sa fonction est de laisser passer le chlore (les ions chlorures). C’est par exemple le cas de la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator), qui est absente ou déficiente chez les patients atteints de mucoviscidose.

6. Les microARN (ARN, pour acide ribonucléique) sont des régulateurs capables de l’extinction de l’expression d’un gène.

7. La recherche fondamentale désigne des travaux expérimentaux ou théoriques qui visent à acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements de phénomènes ou faits observables. La recherche fondamentale se situe en amont de la recherche clinique (chez l’homme).

8. Le CNP est une protéine produite dans les poumons.

9. Pseudomonas aeruginosa est une bactérie responsable d’infections pulmonaires notamment chez les patients atteints de mucoviscidose.

10. Un biofilm est une couche mince de micro-organismes (notamment des bactéries) qui adhère à une surface. Ce regroupement leur assure une protection. C’est par exemple le cas de la plaque dentaire.

11. La synergie immunophage est définie par la coopération entre le système immunitaire et les phages (des virus « mangeurs » de bactéries).

12. La phagothérapie est une stratégie de lutte contre des infections bactériennes, reposant sur le recours à des phages (des virus « mangeurs » de bactéries).

13. Un modèle murin est un modèle de souris.

14. L’édition du génome est une technique de biologie moléculaire qui modifie le génome (l’ensemble des gènes), en utilisant des enzymes particulières qui joue le rôle de ciseaux moléculaires.

15. Les mutations d’épissage sont des modifications génétiques qui empêchent la maturation de l’ARNm (acide ribonucléique messager). L’ARNm contient l’information génétique dans la cellule et intervient dans la synthèse de toute protéine.

16. Un organoïde est une structure formée de multiples cellules en trois dimensions (3D). Elle reproduit la micro-anatomie d'un organe, c'est donc un modèle de l'organe.

Crédit photo : © Vaincre la Mucoviscidose